Découverte de l'île Madame

Publié le par aurel


Un petit coin de paradis


Lieu : Commune la plus proche, Port-des-Barques.

Contact : ferme-auberge Aquacole de l'île madame 05.46.84.12.67


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P1010866.JPG   Située à l'embouchure de la Charente, entre Fouras au Nord, l'île d'Oléron au sud et l'île d'Aix à l'Ouest, au bout de la presqu'île de Port-des-Barques, l'île Madame est la plus petite des 4 îles de Charente Maritime, (1 kilomètre de long ; 600 mètres de large ; superficie de 75 hectares) et certainement la plus méconnue. C'est aussi la moins aménagée, la plus sauvage. Le sud de l'île est occupé par des plages de galets et des rochers tandis qu'au nord des falaises de hauteur moyenne, (riches en oursins fossiles) affrontent les assauts de l'océan. Les terrains appartienent au Crétacé (Cénomanien). Au pieds de ces falaises débute un estran rocheux, (accessible par la « passe aux filles ») qui fait le bonheur des pêcheurs à pieds : huîtres, palourdes, moules, crevettes, crabes... Le paradis des amateurs de fruits de mer.

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    L'île est reliée au continent par un tombolo de sable et de galets, (créé naturellement par les courants marins), dénommé «La Passe aux Boeufs », longue d'un kilomètre, que l'océan découvre à chaque basse marée. Si vous décidez d'aller vous y promener, vous devez donc faire attention de revenir avant que la marée ne recouvre cet unique passage. Il est cependant possible d'y séjourner plusieurs jours grâce au camping de 50 places implanté sur l'île, ouvert tout l'été.

   

    Bien qu'elle ne compte pratiquement aucun monument, exceptée une redoute édifiée au XVIIIe siècle pour protéger l'accès au fleuve Charente, l'île Madame est loin d'être sans intérêt, au contraire. La beauté simple de sa nature préservée en fait un lieu propice à l'apaisement et la méditaion du promeneur. Ses carrelets, ses criques rocailleuses, sa végétation particulière, ses terres de marais, ses plages de sable et de galets, en font un lieu unique plein de charme -paysages et panoramas y sont magnifiques. Si vous avez l'opportunité de pouvoir vous y rendre en fin d'après midi, allez y admirer le coucher du soleil ; l'île revet des couleurs splendides.

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        Si vous n'avez pas décidé de picniquer, vous pourrez toujours vous restaurer grâce à la ferme-auberge Aquacole de Jean Mineau qui s'étend sur 7 hectares au centre de l'île. Vous y dégusterez palourdes, huîtres, poissons (bar, daurade etc), le tout assaisonné au sel de mer. La ferme est visitable et vous permettra d'apprendre les techniques de récolte du sel de mer. La ferme-auberge Aquacole est ouverte toute l'année, (fermeture annuelle en février).



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Pour aller plus loin



Un peu d'histoire.


De lîle de la Garenne à l'île Madame.


Au fil des siècles, l'Île Madame changea plusieurs fois de nom. Au XVème siècle, elle est connue sous le nom de « Garenne ». Peut-être fut-elle une réserve seigneuriale ou peut-être est-ce en référence à l'abondance des lapins qui s'y trouvent. A l'Époque Moderne, elle prend le nom de « Madame » que nous lui connaissons aujourd'hui. L'origine de ce nom proviendrait soit de Anne de Rohan de Soubise, (maîtresse de Louis XIV), soit d'une abbesse de l'abbaye aux Dames de Saintes dont le titre était Madame de Saintes. Ce n'est que sous la Restauration que l'île reprend définitivement le nom de « Madame ».


Un endroit stratégique.


Afin de protéger au mieux le grand arsenal de Louis XIV, construit à Rochefort en 1666, Vauban est chargé de mettre en place un dispositif important pour défendre au mieux les accès au pertuis d'Antioche et à l'embouchure de la Charente. Par sa position géographique, lîle Madame se voit implanter en 1703 un petit fort carré nommé redoute.

P1010855.JPG    En 1794, pendant l'agitation révolutionnaire, l'île est le théâtre d'une tragédie : la mort de 254 prêtres réfractaires. N'acceptant pas la nouvelle constitution révolutionnaire, ils furent embarqués sur des navires négriers, (le Washington et les Deux Associés), à destination de Cayenne en Guyane. Mais ce voyage n'eut jamais lieu et les navires devinrent des prisons où les prêtres sont progressivement morts de faim. De nos jours, au Sud-Est de l'île, une grande croix de galets, marque l'endroit où furent inhumés ces hommes. Depuis, chaque année en août, un pèlerinage est organisé. Il s'agit de venir à pied depuis Brouage, un galet en main, pour l'y déposer sur la croix.


P1010844.JPG    Au XIXe siècle, en 1841, la Commission mixte d'armement des côtes ordonnant le renforcement des défenses de l'estuaire du fleuve Charente, une caserne est ajoutée à l'ancienne redoute. Ces édifices devinrent ensuite des prisons : 500 communards y sont emprisonnés. Ces derniers sont à l'origine de la construction d'un puits, baptisé puits des Insurgés ou des Fédérés (afin d'assurer leur approvisionnement en eau douce). Ce puits, dont l'accès est encore possible aujourd'hui grâce à une passerelle, est creusé en mer à 25 mètres de la falaise. Le fort reste une prison jusqu 'au début du XXe siècle avant d'être totalement désaffecté après le démentellement de l'arsenal de Rochefort.

Quelques photographies prises sur l'île :

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Publié dans Patrimoine naturel

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