Le chantier de l'Hermione

Publié le 21 février 2008 par aurel

« Frégate de la Liberté »

Ce navire traditionnel de la marine militaire de Louis XVI, dont les travaux de reconstruction à l'identique sont en cours depuis 1997 dans une des formes de radoub de l'ancien arsenal royal de Rochefort, est un spectacle original à ne pas manquer, si vous choisissez de venir découvrir notre belle région. Née de l'acharnement de passionnés, cette reconstruction est un projet fort audacieux compte tenue du cahier des charges imposé par cet ancien fleuron de la marine royale : long de 44,20 mètres et large de 11,55 mètres, ce vaisseau se compose de plus de 400 000 pièces de bois. Un vrai puzzle géant ! Pour sa réalisation, 20 kilomètres de cordages devront être tressés ; une ancre de 1,5 Tonnes devra être forgée ; 1500 m² de voiles devront être tissés ; 30 000 clous enfoncés ; 1000 poulies façonnées .....

L'Hermione est une frégate dite « légère », c'est à dire relativement ramassée pour l'époque, afin de garantir sa maniabilité et une vitesse élevée de déplacement. Cette frégate est dite également de « douze », ce qui fait référence à la taille des boulets tirés par ses 26 canons, des boulets de 12 Livres. Ce navire se cmpose de trois ponts : le pont de Gaillard, qui sert à la direction du navire ; le pont de batterie, où se trouvent les canons ; enfin, le faux-pont, réservé aux hommes d'équipage, (capacité maximale du navire : 255 hommes).

Lors de notre visite, en décembre 2007, le navire était bien avancé, mais le chantier a pris du retard (parraît-il). Il doit durer une dizaine d'année en tout, une éternité, losrqu'on sait qu'en son temps l'original avait nécessité un an de travail.

Suivons cet homme en habits d'époque pour une petite tournée d'inspection du navire !

Visite d'inspection Hermione
envoyé par roadmeister

Petite chronologie explicative :

1997 : début du chantier : pose de la quille, de l'arcasse et du premier couple.

1998 : pose de couples afin de constituer la première « ossature » du navire.

1999 : pose des derniers couples et mise en place de l'étrave.

2000 : pose de la carlingue et des serres d'empature.

2001 : construction de l'agencement intérieur, (vairage et faux-pont) et percement des sabords.

2002 : pose de la coque extérieure du navire (bordage), poursuite du faux-pont et du pont de batterie.

2003 : fin du bordage et pose du tableau (partie arrière munie de fenêtres).

2004 : Pose du pont des gaillards.

2005 : bordage du tableau arrière et pose des porques et des épontilles.

2006 : bordage du pont de batterie et pose du caillebotis.

2007 : pose du pavois et de la guibre. Fin des travaux de bordage du pont de batterie.

Le chantier c'est aussi 5000 visiteurs mensuels (hors vacances d'été).

Un peu d'histoire

C'est sous le règne de Louis XVI que se déroule l'histoire de la fantastique destinée de ce vaisseau de guerre de la Marine Royale. Commandée en 1777 par le ministre de la Marine royale, Antoine de Sartine, l'Hermione était en réalité l'une des nombreuses autres frégates, dont la construction avait débuté la même année dans les différents arsenaux du royaume. L'Hermione fut mise en chantier en 1778 et mise à l'eau au mois de mai 1779. C'est cette année là que la célèbre frégate partit pour sa première mission dans le Golfe de Gascogne.

Rapide et maniable pour l'époque, elle fut ensuite choisit pour accomplir une seconde mission. Le 10 mars 1780, la frégate prend à son bord un jeune homme célèbre pour ses faits d'armes, (il a combattu aux côtés du général Washington), Gilbert Motier, plus connu sous le nom de Marquis de la Fayette. Il est alors colonel de régiment et est âgé de seulement 20 ans. L'Hermione convoya avec succès ce grand homme (jusqu'aux abords de Boston le 27 avril 1780), chargé d'annoncer l'arrivée prochaine de renforts français dans les rangs des insurgés du nouveau continent. L'année suivante, la frégate permet de remporter plusieurs victoires contre la flotte anglaise, notament dans la baie de Chesapeake le 5 septembre. L'Hermione fut ensuite utilisée pour escorter les navires marchands à destination de pays lointains, comme l'Inde par exemple, avant de s'échouer, le 20 septembre 1793 dans la soirée, sur un banc de rochers (plateau du four), au large du Croisic : après s'être rapidement rempli d'eau, le navire, à marée basse, bascula sur le flanc tribord. C'est ainsi que termina la vie de cette superbe frégate.